Entre Lumière et Ténèbres
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Sora
Claude-Emmanuel Lhuillier, dit Chapelle, né en 1626 à La Chapelle-Saint-Denis près de Paris et mort en septembre 1686 à Paris, est un poète et homme de lettres français.

Fils naturel du maître des comptes François Lhuillier, Chapelle a fait ses études au collège des jésuites de La Flèche en compagnie de Descartes et de Des Barreaux dont il devait devenir l'amant. Élève de Pierre Gassendi auquel il doit sa philosophie épicurienne, il fut également l'ami de Molière, de Cyrano de Bergerac et de François Bernier mais aussi de La fontaine,de Racine,de Nicolas Boileau et fréquenta la salon de Marguerite de la Sablière.

Il est principalement l'auteur de courts poèmes dans le style satirique ou libertin, et il a composé avec François Le Coigneux de Bachaumont un Voyage curieux historique et galant, montrant plusieurs particularitez très considérables, ce qu’il y a de plus beau et de plus remarquable à voir au tour de la France, et autres traitez de galanterie, meslés de prose et de vers, par les plus beaux esprits de ce temps. (1680). Ses œuvres complètes ont été publiées en 1854 et rééditées en 1977.

Œuvres
Voyage de Chapelle et de Bachaumont, Éd. Henriette Bellair, Paris, PUF, 1927
Chapelle et Bachaumont, Voyage à Encausse, éd. critique établie par Laurence Rauline et Bruno Roche, Saint-Étienne, Institut Claude Longeon, 2008 (ISBN 2-86724-042-5)





Hercule Savinien de Cyrano, dit Cyrano de Bergerac, est un écrivain français, né à Paris le 6 mars 1619 et mort à Sannois le 28 juillet 1655.

Cyrano de Bergerac est né à Paris. Il n’est donc pas gascon : le « Bergerac » dont il prend le nom est une terre possédée par sa famille, dans la vallée de Chevreuse sur les rives de l’Yvette, à Saint-Forget en région parisienne. Ce poète et libre-penseur, contemporain de Boileau et Molière, aime à signer ses écrits de noms plus ou moins imaginaires qu’il rattache au sien. C’est de 1638 que daterait l’ajout de « de Bergerac », peut-être lorsqu’il rejoint les cadets de Gascogne.

L’écrivain est surtout connu aujourd’hui pour sa comédie le Pédant joué, pour son Histoire comique des États et Empires de la Lune, première partie de l’Autre Monde, et particulièrement pour avoir inspiré Edmond Rostand pour le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac, qui reprend certes des éléments de la biographie du poète du grand siècle , mais s’en écarte également par des aspects non négligeables .

Son œuvre en deux parties, l’Autre Monde, révèle sa connaissance expérimentale de l’alchimie. L’auteur alchimiste Fulcanelli l’a qualifié de « plus grand philosophe hermétique des temps modernes… »



Vie et œuvre

Manuscrit autographe de L’Autre Monde.Descendant d’une vieille famille parisienne, Cyrano de Bergerac a passé une grande partie de son enfance à Saint-Forget. Il a été éduqué au collège de Beauvais à Paris, ville où il a passé sa vie adulte lorsqu’il n’était pas en campagne militaire. Il n’était, par conséquent, pas gascon, mais nombre de ses collègues l’étaient, et il se peut que, impressionné par leur style cape et d’épée[réf. nécessaire], il se soit complu à cultiver le mythe d’une origine gasconne.

Quoique pas aussi célèbre que ses contemporains, Cyrano fut néanmoins un écrivain à succès. Molière a même emprunté une scène à son Pédant Joué. Les œuvres les plus éminentes de Cyrano sont son duo de proto-romans de science-fiction, l’autre monde : l’Histoire comique des Estats et empires de la Lune (1657) et L’Histoire comique des Estats et empires du Soleil, inachevé à sa mort, qui décrivent des voyages fictifs vers la Lune et le Soleil. Inventives, souvent ingénieuses, et parfois enracinées dans la science, les méthodes de voyage spatial que décrit Cyrano reflètent la philosophie matérialiste dont il était adepte. L’objectif principal de ces romans de science-fiction était de critiquer de façon subtile le point de vue anthropocentrique de la place de l’homme dans la création, ainsi que les injustices sociales du XVIIe siècle. L’Autre Monde fut soumis à la censure.

Cyrano a combattu au siège d’Arras de 1640, une bataille de la guerre de Trente Ans entre les forces françaises et espagnoles en France. Parmi les compagnons de bataille de Cyrano, le baron de Neuvillette, qui devait épouser sa cousine.

Libre-penseur, Cyrano était un disciple de Pierre Gassendi, un chanoine de l’Église catholique qui tentait de concilier l’atomisme épicurien avec le christianisme. L’insistance de Cyrano sur cette raison était rare en son temps, et il aurait sûrement été plus à l’aise dans le siècle des Lumières survenu un siècle après sa mort.


Plaque commémorative de Cyrano de Bergerac à Sannois.Cyrano, que les érudits actuels décrivent comme homosexuel, devint probablement, vers 1640, l’amant de l’écrivain et musicien D’Assoucy, jusqu’aux environs de 1653. Lorsque leur relation se fut transformée en amère rivalité, Cyrano adressa des menaces de mort à D’Assoucy, qui l’obligèrent à quitter Paris. La querelle prit alors la forme d’une série de textes satiriques : Cyrano a écrit Contre Soucidas (anagramme du nom de son ennemi) et Contre un ingrat, tandis que D’Assoucy contre-attaquait avec la Bataille de Cyrano de Bergerac avec le singe de Brioché sur le Pont-Neuf.

Cyrano fut blessé, en 1654, par la chute d’une poutre en bois alors qu’il entrait dans la maison de son protecteur, le duc d’Arpajon. On ignore s’il s’agit d’une tentative délibérée contre sa vie ou simplement d’un accident, de même qu’il est impossible de déterminer si sa mort fut ou non la conséquence de cette blessure, ou d’une raison non précisée[9]. Il mourut un an plus tard, le 28 juillet 1655, à 36 ans, dans la maison de son cousin Pierre de Cyrano, à Sannois. Il fut inhumé dans l’église de Sannois.




Le personnage de théâtre
Gravure.Cyrano a inspiré Edmond Rostand pour créer le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac. Les écrits de Cyrano indiquent, certes, qu’il possédait un nez anormalement grand, ce dont il était très fier. Même s’il est vrai que c’était également un poète populaire et une fine lame qui s’est battu dans de nombreux duels, ses capacités furent enjolivées par Rostand, dramaturge de Cyrano de Bergerac. Le modèle pour le personnage de la Roxane de la pièce de Rostand, était Catherine de Cyrano, la cousine de Cyrano, qui vivait avec sa tante au couvent des Filles de la Croix, où celui-ci fut soigné pour les blessures consécutives à la chute de la poutre. Toutefois, l’intrigue de la pièce impliquant Roxane et Christian de Neuvillette est presque totalement fictive, le vrai Cyrano n’ayant pas rédigé les lettres d’amour du baron à sa place.


Œuvres comiques

Cyrano d’après une gravure du XVIIe siècle. Premier écrit connu et revendiqué par Cyrano
Épître du « Jugement de Paris », écrit en 1648 par celui que certains pensent avoir été son amant : Charles Coypeau d'Assoucy. Le titre de cette épître est « Au sot lecteur et non au sage ».

Les Entretiens pointus (1662)
Petit recueil de vingt-deux « pointes », c’est-à-dire de jeux de mots n’ayant d’autre valeur que leur effet comique immédiat, précédé d’une préface où Cyrano fait l’apologie du calembour, assurant qu’il « réduit toutes choses sur le pied nécessaire à ses agrémens, sans avoir égard à leur propre substance. »

Lettres (1654)
Les Lettres de Cyrano sont de formes et de natures diverses : poétiques, satiriques, amoureuses... Adressées à des personnages réels, comme Scarron, d’Assoucy sous le nom de « Soucidas », François de Gerzan, ou fictifs, elles relèvent moins de la réflexion que de l’exercice de style, voire du « poème en prose », comme le risque Jacques Prévot dans son édition des Œuvres complètes (Paris, Belin, 1977).

Le Pédant joué (1654)
Comédie en cinq actes. Une des premières comédies en prose, et où cependant l’usage de la prose est tel que la pièce sera méprisée par la critique et délaissée par les chercheurs jusqu’à ce que les perspectives ouvertes par le théâtre de l'absurde permettent de la réhabiliter.

L’intrigue, fort banale, renvoie à un schéma classique hérité du théâtre italien : un vieillard ridicule empêche deux couples de jeunes gens de réaliser leur amour, mais ceux-ci parviennent à le duper avec l’aide d’un valet rusé. Mais Cyrano introduit dans cette structure des personnages typés jusqu’au paroxysme, parfois tout à fait étrangers à l’intrigue, s’exprimant par longues tirades et dont le discours relève toujours d’un usage particulier de la langue : Granger, le pédant ; Chasteaufort, le « soldat-fanfaron » ; Gareau, le paysan, et premier personnage à s’exprimer en patois sur la scène française…

On a dit de cette pièce qu’elle avait été co-écrite par Molière, parce que ce dernier en a repris deux scènes dans ses Fourberies de Scapin (notamment la célèbre « scène de la galère »). Il a été admis depuis que cette collaboration était très improbable, les deux hommes n’ayant pas fréquenté à la même époque l’enseignement du philosophe Gassendi. Il est maintenant admis que Molière a « emprunté » la scène.

Les Mazarinades (1649)

Illustration de L’Histoire comique contenant les états et empires du soleil.Les sept Mazarinades de Cyrano – attribution qui lui est parfois contestée – sont pour lui une occasion de cultiver son penchant pour le pamphlet et la satire, en même temps que d’opposer des idées égalitaires et modernes à la politique financière du cardinal Mazarin. Ces mazarinades sont en prose, sauf une, en vers burlesques : Le Ministre d’Estat, flambé.

La Lettre contre les Frondeurs (1651)
Cyrano, dans un premier temps, prend parti contre le cardinal Mazarin. En 1651, la Lettre contre Les Frondeurs prend la défense de Mazarin et fait l’éloge de la monarchie absolue.

L’Autre Monde (1657-62)
Cette œuvre, considérée comme un des premiers romans de science-fiction, s’articule en deux parties : Histoire comique des Estats et empires de la Lune et Histoire comique des Estats et empires du Soleil. Cyrano décrit à la première personne un voyage dans la Lune et le Soleil et les observations qu’il a pu y faire de sociétés indigènes, dont le mode de vie est parfois totalement différent du nôtre, voire choquant, et parfois au contraire identique au nôtre, ce qui permet à l’auteur d’en dénoncer indirectement les limites. Ce voyage dans l’imaginaire est donc avant tout prétexte à exprimer sa philosophie matérialiste. Les deux récits ne furent publiés qu’à titre posthume, et après « expurgation », par son ami Le Bret.

Le Fragment de Physique (1662)
Avant sa mort, Cyrano préparait un traité de physique dont ce texte est l’ébauche. Ce disciple de Gassendi s’y oppose déjà aux principes cartésiens qui font de l’existence de Dieu une réalité acquise, puisqu’il y parle de l’incertitude de la physique, « augmentée par l’ignorance dans laquelle nous sommes des secrets de Dieu. » Madeleine Alcover met très fortement en doute dans son édition l’attribution de ce fragment à Cyrano de Bergerac.

Tragédie

Illustration de L’histoire comique contenant les états et empires de la lune. La Mort d’Agrippine (1654) [modifier]
Tragédie en cinq actes et en vers dont le thème dominant est le mensonge comme moteur du discours des hommes entre eux ; les dieux en sont exclus, notamment à travers une scène qui fit scandale, dans laquelle Sejanus professe son athéisme.


Source:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Savinien_de_Cyrano_de_Bergerac





François Bernier, né le 25 septembre 1620 à Joué et mort le 22 septembre 1688 à Paris, est un voyageur, médecin et philosophe épicurien français.


Jeunesse
Bernier ayant perdu son père, qui tenait des terres du chapitre de Saint-Maurice d’Angers à ferme à l’âge de quatre ans, il fut, ainsi que ses deux sœurs, Antoinette et Jeanne B, confié à la tutelle de son oncle paternel François Bernier, curé de Chanzeaux, qui l’avait tenu sur les fonts de baptême. Il dut, un peu plus tard, à la protection de deux magistrats, Dochard de Champigny, intendant de Provence en 1637, et d’un allié de celui-ci, Luillier, maître des requêtes et conseiller au Parlement de Metz qui s’étendit sur sa jeunesse d’être entrainé hors de sa province natale pour faire ou pour achever ses études.

Ce fut par ses deux bienfaiteurs que Bernier fut mis en relation avec le philosophe Gassendi, prévôt de la cathédrale de Digne, qui avait combattu la doctrine d’Aristote et allait renouveler celle d’Épicure. Cette relation eut une influence considérable sur sa vie entière. En 1642, Gassendi, nouvellement arrivé à Paris, enseignait la philosophie à Chapelle, fils naturel de François Lhuillier chez qui il habitait ; il admit à partager ses leçons plusieurs amis du jeune homme, Molière, Hesnault, Cyrano de Bergerac, Bernier. Celui-ci suivit en outre, en 1645, le cours public d’astronomie de son maître nommé professeur au Collège Royal, et se mit en état d’instruire les autres à son tour. Il fut même quelque temps précepteur et répétiteur de philosophie.

L’oncle de Bernier le destinait à l’église et lui faisait entrevoir qu’il lui transmettrait son bénéfice. Mais le titulaire devait garder longtemps sa place et sa vocation était autre. Les circonstances, qui déjà l’avaient préparé à être un philosophe, en firent de plus un voyageur. De 1647 à 1650, il préluda, par une longue course à travers l’Europe, à l’entreprise qui devait plus tard illustrer son nom. Il accompagna à Dantzig et en Pologne un de ses amis, peut-être son ancien élève, M. de Merveilles, chargé par le gouvernement d’une mission diplomatique. Le retour se fit, avec des pauses nombreuses, par l’Allemagne du sud et l’Italie. Les voyageurs visitèrent particulièrement Rome et Venise.

Bernier rapporta de sa longue absence un vif désir de voir le monde et aspira dès lors à une expédition plus lointaine, mais différentes causes, et surtout l’état de santé de Gassendi, qu’il avait retrouvé malade en Provence, retardèrent l’exécution de son dessein de plusieurs années. Bernier se fit, dans l’intervalle, recevoir docteur de la Faculté de Montpellier le 26 août 1652, et soutint, de 1651 à 1654, une guerre de plume contre un professeur royal, mathématicien et astrologue, Morin. Non content de critiquer les ouvrages que Gassendi son collègue avait composés pour la défense d’Épicure, Morin avait prédit la mort de l’auteur pour une époque déterminée, au risque de la provoquer. Dans une dissertation latine qui traitait d’ailleurs le fond de la dispute, Bernier ridiculisa Morin, comme Ménage avait fait du parasite Montmaur. Il y eut réplique sur réplique, vives et injurieuses de l’une et de l’autre part. Mais Morin, qui était le protégé de Mazarin et avait du crédit en cour de Rome, ayant, en fin de compte, dénoncé son adversaire aux deux puissances et réclamé à la fois contre lui une lettre de cachet et l’excommunication, Bernier, quoiqu’il eût en les rieurs de son côté, céda au désir du pacifique Gassendi en cessant la dispute.

En 1653, Bernier, qui avait ramené son maitre à Paris dans une maison amie, prodigua à ce dernier les soins les plus assidus jusqu’à sa mort et, dit un biographe, il lui ferma les yeux comme un fils à son père.

Voyages en Orient
Une fois Gassendi mort, Bernier fit ses préparatifs de départ, et dans les premiers mois de 1666, il s’embarqua pour l’Orient. Il visita d’abord la Palestine et séjourna plus d’un an en Égypte, où il fut malade de la peste. Il s’était proposé de pénétrer par l’Éthiopie, c’est-à-dire par l’Abyssinie, dans l’intérieur de l’Afrique. Les informations qu’il eut pendant sa descente de la mer Rouge l’ayant fait renoncer à ce plan, il alla aborder à Surat, sur la côte de l’Inde et les confins de l’empire moghol.

Les fils de l’empereur Shâh Jahân se disputaient alors l’exercice de la souveraineté au nom de leur père affaibli par l’âge. Ayant assisté à une partie de la lutte et vu la défaite de l’aîné des quatre frères, Dârâ Shikôh, et le triomphe du troisième, Aurangzeb, Bernier consacra la première partie de ses Mémoires au récit de cette « sanglante tragédie ».

Déterminé à demeurer quelques années dans le pays, Bernier se fit attacher en qualité de médecin à la cour de l’empereur. L’amitié particulière qu’il contracta avec l’agah Danechmend-Khan, son favori, le fit admettre, comme faisant partie de sa suite, à visiter le royaume de Cachemire où Aurangzeb se rendit en 1664-65, pour la première fois après son couronnement. Il a décrit son séjour dans cette contrée, sorte de paradis terrestre longtemps interdit d’accès aux Européens par ses souverains et où on n’arrivait qu’après des fatigues énormes, causées par une excessive chaleur, mettant en péril les jours du voyageur le plus déterminé. La constitution de Bernier ayant résisté à l’épreuve du climat, il acheva de parcourir l’Inde et, après y avoir passé huit ans, il revint par la Perse et la Turquie.



Retour en France
Arrivé à Marseille à la fin de l’été 1669, Bernier était resté douze ans éloigné de sa patrie qu’il avait quittée presque au lendemain des troubles de la Fronde et avait été soutenu dans son entreprise, tant par les largesses de M. de Merveilles, que par les encouragements du poète Chapelain, qui protégeait en lui le disciple aimé de son ami Gassendi.

Il publia, sous les auspices de Louis XIV et de son ministre des Mémoires, où il y passe en revue l’histoire contemporaine de l’Inde, les différentes parties de son administration, ses mœurs, sa religion, ses sciences et sa philosophie, en même temps qu’il décrit les principales villes et provinces de la contrée. Cette publication, qui remplit les deux années qui suivirent son retour, attira sur lui l’attention du public et lui valut le surnom de « Bernier-Mogol », sous lequel Voltaire le désignera encore, soixante ans plus tard. Une traduction de son ouvrage le fit connaitre presque aussitôt à l’Angleterre ; c’est à elle que John Dryden doit avoir emprunté le sujet de sa tragédie d’Aureng-Zebe.

À partir de 1672 toutefois, Bernier semblant avoir épuisé son portefeuille de voyage et se livra à peu près exclusivement à la littérature, aux sciences, à la philosophie. Peu de temps après son retour, il vit disparaître les vieux amis de Gassendi qui, les premiers, s’étaient intéressés à ses aventures, La Mothe Le Vayer, La Chambre, Guy Patin, Chapelain lui-même. Sous les auspices de Chapelle, son ami de jeunesse qui lui restait, son correspondant pendant ses longues absences, que Bernier forma de nouvelles amitiés avec Gilles Boileau, Jean Racine et Jean de La Fontaine, en même temps qu’il renouait son ancienne liaison avec Molière. On pense qu’il a fourni l’autour du Malade imaginaire plusieurs de ses traits contre les médecins et à La Fontaine les détails techniques de son Poème sur le Quinquina. Il a certainement suggéré à celui-ci le sujet de plusieurs fables. Quant à Racine et Boileau, il a participé avec eux à la rédaction de l’Arrêt burlesque qui eut, un moment, la signature du premier président Lamoignon, et il a rédigé seul la Requête qui est censée servir de base à l’arrêt.

D’un caractère enjoué et aimable Bernier est, à cette époque, très répandu dans le monde littéraire, fréquentant les salons littéraires de l’époque, comme ceux de Marguerite de La Sablière ou de Ninon de Lenclos. Il est assidu au cours du chimiste Lémery, que fréquentent aussi Renault, Régis, Tournefort et plusieurs dames. Il fait partie des réunions hebdomadaires qui se tiennent chez le médecin Denis et chez Ménage. À mesure que se multiplièrent les journaux littéraires et savants, qui datent presque tous de ce temps, il leur accordera sa collaboration et y traitera les questions du jour.

La principale occupation de Bernier, en 1674 et les années suivantes, c’est la publication, en 1678, d’un Abrégé de la philosophie de Gassendi, dont il avait, à regret et vu son absence, laissé publier les œuvres complètes par d’autres. Une traduction libre du Syntagma totius philosophia parue en 1678 acquitta sa dette et lui donna en même temps l’occasion d’affirmer sa propre doctrine, en exposant bientôt après, en 1682, ses Doutes sur quelques chapitres de l'Abrégé dans un ouvrage séparé dédié à Marguerite de La Sablière Celle-ci, qui fut pendant vingt ans la protectrice de La Fontaine, avait aussi reçu dans son opulent hôtel Bernier, habitué à vivre chez les autres. En retour, il l’initiait au système de Gassendi, aux opinions de Descartes et la tenait par ses entretiens ou ses lettres au courant du mouvement des sciences. Après que Mme de La Sablière, à peu près retirée du monde, se fut réfugiée aux Incurables, ne gardant dans sa maison que le seul La Fontaine, Bernier continua de correspondre avec elle, et elle demeura jusqu’à la fin de sa vie l’âme ses écrits. II lui adressait annuellement, sons le titre d’Étrennes, différentes pièces qu’il donnait ensuite aux journaux.

Au milieu de ses nombreux travaux et malgré les séductions de la vie parisienne, Bernier n’avait pas perdu le goût des voyages. Il allait habituellement passer plusieurs mois de l’année en Languedoc et en Provence où il avait conservé des amis et il faisait des courses dans les provinces voisines. C’est ainsi qu’il fut l’un des premiers à décrire le canal du Midi.

En 1685, il se laissa attirer jusqu’en Angleterre par Saint-Évremond, qu’il avait connu en France avant son exil. La petite cour que tenait à Londres Hortense de Mazarin le retint quelque temps. Revenu par la Hollande, où s’imprimait un de ses ouvrages, il y rencontra avec Bayle, qui s’est souvenu plusieurs fois de lui dans ses publications. Il songeait à finir ses jours dans sa province natale, où il avait des neveux, nés d’Antoinette B., sa sœur alliée, V. Bourigault (René et Philippe), mais il mourut, sans en avoir eu le temps, après quelques jours de maladie. Une plaisanterie qu’il essuya de la part du procureur-général de Harlay, étant à sa table, fut, dit-on, la cause de sa mort.

II n’existe pas de portrait gravé de François Bernier mais, après son voyage d’Angleterre, Saint-Évremond rendant compte de cette visite à Ninon de Lenclos, le qualifiait de « joli philosophe » : « Joli philosophe ne se dit guère, mais sa figure, sa taille, sa manière, sa conversation, l’ont rendu digne de cette épithète-là. » Il avait été nommé membre de l’Académie des belles-lettres d’Angers dès sa fondation.

Oeuvre littéraire
La diversité des occupations de François Bernier et le nombre de ses ouvrages rendent difficile à résumer l’œuvre de cet esprit curieux et observateur. Comme voyageur, il a été le premier à décrire une contrée jusque-là inconnue aux Européens, remplissant à peu près pour l’Inde l’ensemble du programme que lui traçait la science de son temps par la plume de l’académicien Chapelain et ses Mémoires ont généralement été mis au-dessus de ceux de Jean-Baptiste Tavernier, de Jean de Thévenot, de Jean Chardin même. Comme littérateur, il a été mêlé au mouvement du Grand Siècle, dont il a connu et goûté les écrivains les plus célèbres, qui ont accepté sa collaboration. Comme philosophe, il a soutenu les titres du gassendisme et, sans se joindre aux ennemis des cartésiens persécutés[1], il a quelque peu contrebalancé le crédit de leur doctrine, étant, à peu près comme eux, spiritualiste dans sa Lettre à Chapelle, ce qui l’a fait qualifier de « cartésien sans le savoir » quoique Bernier indique très nettement les points sur lesquels il se sépare du cartésianisme : il n’admet pas avec Descartes que nous ayons une idée plus claire de l’âme que du corps ; il reste fidèle au système des atomes et du vide qui lui paraît seul propre à expliquer le mouvement ; il se prononce contre la confusion de la liberté avec la volonté, il est contraire à l’animal-machine, à la preuve de l’existence de Dieu par son idée, aux causes occasionnelles. Ses doutes sur la doctrine de Gassendi ne sont pas plus d’un adversaire passé dans un autre camp, qu’ils ne sont d’un sceptique. Ils portent sur les questions les plus ardues de la métaphysique, l’espace et le lieu, l’éternité et le temps, la nature et la cause du mouvement. Les explications de Bernier font moins songer à Descartes qu’à Leibnitz.

La partie sans nul doute la plus contestable de l’œuvre de Bernier est l’article intitulé « Nouvelle Division de la Terre par les différentes Espèces ou races d’homme qui l’habitent, envoyé par un fameux Voyageur à M. l’abbé de la *** à peu près en termes », paru, sans nom d’auteur, quatre ans avant sa mort, dans le Journal des sçavans du 24 avril 1684. Cet article représente la première tentative théorique de diviser l’humanité en « races », notamment en fonction de la couleur de peau considérée, à la différence de Boulainvilliers qui assimile les races aux familles ou de Buffon, qui les attribue au climat, comme un attribut physique immuable. Ce faisant, Bernier a été le premier à élargir le concept de race à l’humanité tout entière et, même s’il n’établit pas clairement une hiérarchie ouverte entre lesdites « races » qu’il a distinguées, les qualités qu’il attribue à chacune place les Européens loin devant les autres distingués comme « laids », et pose les fondations modernes du racisme.

Postérité
En 1859, la ville d’Angers a nommé l’une des nouvelles rues de la ville à son nom.

Source:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Bernier_(philosophe)
Sora
En fait c'est sur lews amis de Molière :
Bernier (nom complet, famille, où a-t-il rencontré Molière, parcours adulte), Chapelle(idem) et Cyrano(idem), et est-ce qu'ils ont réellement rencontré Molière.
Sora
Contexte:


Contexte avant l'oeuvre:
En 1670, les rapports entre la France et l'Empire ottoman traversent une crise : les Turcs n'ont pas pour les ambassadeurs une très haute considération.
L'ambassadeur de France a éprouvé le peu de considération des Turcs pour l'immunité diplomatique. Il a été emprisonné au château des Sept-Tours, puis, renvoyé en France. Les relations diplomatiques ont ainsi été rompues.
Louis XIV a été amené à intervenir contre l'expansion ottomanne. Il a laissé un corps expéditionnaire français se former pour aller au secours de l'empereur d'Autriche. Puis, une expédition de volontaires est partie aider les Vénitiens à la défense de Candie contre les Turcs.
C'est donc avec l'intention de rétablir des relations diplomatiques normales que le Grand Seigneur envoie en France un ambassadeur.
Celui-ci était décidé, pour sauver l'honneur de l'Empire ottoman, à ne pas se laisser éblouir par les chrétiens et à ne rien admirer.
Il arrive à la cour le 1ier novembre 1669. On l'a reçu à la turque, mais, l'ambassadeur n'a pas apprécié. Et, pour le remettre dans son environnement, toute la cour s'habilla à la turque.
C'est à ce moment que le roi appelle Molière et Lully et qu'il leur demande de créer un pièce où tous ces jolis habits figureraient.
Et, c'est de là qu'est né le Bourgeois gentillhomme.

Contexte historique

Vingt-cinquième pièce de Molière, Le Bourgeois Gentilhomme fut représenté pour la première fois le 14 octobre 1670, devant la cour, au château de Chambord.



Comédie-ballet en cinq actes et en prose de Molière , avec une musique de Jean-Baptiste Lully, elle symbolise la réussite d’un genre brillant réunissant théâtre, musique et ballet en un ensemble harmonieux. Le public parisien fit un triomphe à la comédie que Molière afficha en novembre avec les divertissements sur son théâtre du Palis Royal. La pièce fut jouée pour 6 représentations en 1670, vingt huit en 1671 et huit en 1672.

A la création, Molière, jouait le rôle de Monsieur Jourdain, habillé de couleurs vives , paré de dentelles d’argent et de plumes multicolores, face à Hubert, travesti dans celui de Madame Jourdain ; Melle de Brie était Dorimène , Armande Béjart jouait Lucile, tandis que le musicien Lully était le muphti au cours de la céremonie turque du quatrième acte.



Entrée au répertoire le 4 octobre 1680 et régulièrement reprise , c’est une des pièces les plus populaires de Molière. Elle a été traduite en une vingtaine de langues. Le Bourgeois gentilhomme est la dixième pièce la plus jouée de Molière, et la première représentation de cette nouvelle production sera la 1430e à la Comédie-Française.

Contexte en rapport avec la pièce:
1.)Molière s'exprime sur l'idéal de la société de son temps : l'honnête homme, idéal différent de ceux d'aujourd'hui, peut-être, mais servant à mettre en lumière des défauts fort communs. De manière comique, il décrit deux hommes se prenant pour ce qu’ils ne sont pas, c'est-à-dire des personnes de qualité. Se croyant au-dessus de tout le monde et se donnant un air, Dorante et M. Jourdain, ridiculisent les gens qui changent de personnalité afin d'entrer dans les critères de sélection de la société. Exagérant leurs défauts tels que la vanité, la malhonnêteté, la flatterie et la manipulation, Molière dénonce l'hypocrisie et montre la vraie nature de ces deux personnages.

2.)Le roi, désireux de se divertir aux dépens d'un envoyé du sultan qui a eu le mauvais goût de ne pas paraître ébloui par les splendeurs de Versailles, commande à Molière une "turquerie".Le Bourgeois gentillhomme qui est né, représenté le 14 octobre 1670.
A travers cette mascarade, Molière présente un tableau inquiètant des moeurs contemporains:tandis que des parvenus enrichis tentent de s'élever en affichant de ridicules prétentions à la noblesse, les nobles s'abaissent jusqu'à devenir des escrocs, pour réparer les brèches faites à leurs forturnes.
Et,cette pièce est d'un grand succès!

C'est donc Molière qui va ramener la comédie vers le théâtre et lui donner la puissance et la grandeur. Cet artisan de la scène, rompu aux techniques théâtrales, bon connaisseur de la commidia dell' arte et du théâtre de foire, il va intégrer à la comédie le meilleur de la tradition populaire et faire du rire un moyen de connaissance, de libération, de combat. Il en fait un miroire critique du monde comme il va.

Contexte sur les bourgeois et l'aristocratie:
La bourgeosie commerçante souhaite que sa fortune lui permette de se hausser dans l'échelle sociale, et, en particulier, d'accéder à l'aristocratie (statut conféré par la naissance et non par l'argent.).
A l'époque de Molière, beaucoup de bourgeois achètent, grâce à l'acquisition d'une terre ou d'un mariage, un titre de noblesse.
Ce que suggère l'oeuvre le Bourgeois gentillhomme, c' est que la France n'a nul besoin d'un bourgeois singeant l'aristocratie. Elle vise le fait que la bourgeoisie tente d'être ce qu'elle n'est pas. Le personnage principal se laisse éblouir par des apparences superficielles d'une aristocratie qui n'a peut-être pas grand chose d'autre à apporter.
Autrement dit, Molière vise non seulement la naïveté du bourgeois mais aussi la feinte sociale : M. Jourdain tente de se faire passer pour ce qu'il n'est pas tandis que Cléonte choisit d'assumer courageusement ses origines.


Edité le 01-03-2008 à 18:14:41 par Sora


Sora
Approfondissement de certains extraits:
Sora
Genre:



Les formes du comique

1. La satire


- Le bourgeois gentilhomme

M. Jourdain est un bourgeois qui rêve d'ascension sociale. Par l'intermédiaire de Cléonte, Molière rappelle que cet anoblissement devrait se mériter autrement que par l'argent (III, 12). Nicole signale que le titre de gentilhomme n'est pas toujours un brevet d'honnêteté ou d'intelligence (III, 12).. Mme Jourdain souligne dangers d'un mariage entre fille de drapier et gentilhomme, mariage qui mettrait toute la famille dans une situation humiliante.

Moquerie?Les vers:
Les vers doivent être pour lui « de petits dictons assez jolis ». Il faut ragaillardir les chansons et ramener la poésie à une collection de sentences bourgeoises faciles à mémoriser. On est cependant en droit de se demander si Monsieur Jourdain ne fait pas la satire d’une convention aristocratique esthétiquement et moralement vide et si finalement Molière, qui a toujours voulu s’adresser au parterre « qui juge par la bonne façon d’en juger » autant qu’au public de Cour,ne se moque pas autant des maladresses de son personnage que des conventions qu’il met à mal.


- Le pédantisme

Maître de philosophie parle latin et étale science toute formelle (II, 4).


- La préciosité

Prétention au beau style qui va contre la nature: ex: billet pour la marquise (II, 4).


2. La farce

Forme de comique fondée sur des mimiques ou gestes excessifs => rupture dans comportement habituel d'un personnage. Bergson parle du "mécanique plaqué sur du vivant". Ex: III, 2: rire inextinguible de Nicole l'empêche de se comporter avec raison, la transforme en sorte de marionnette.


3. Le burlesque


Tient de la farce par l'outrance, mais joue sur dissonance entre registre noble ou sérieux et registre trivial. Maîtres se battent comme des collégiens. Séance de grimaces puériles en prononçant les voyelles. Nicole et Mme Jourdain, avec leur langage familier et imagé, introduisent fausses notes dans comédie que veulent jouer M. Jourdain (III, 3) ou Dorante (III, 4).


4. La parodie

Imitation et déformation d'une réalité dont on veut se moquer. Ex: Turquerie, grâce aux costumes et au langage.


Comique de caractère:
les difformités ridicules qu'entraîne un travers(La vanité de M. Joudrain.).


Edité le 02-03-2008 à 15:08:25 par Sora


Sora
Vocabulaire:


Quelques mots de vocabulaire ne signifient pas la même chose dans notre langue française actuelle, comme :
"manquement" qui veut dire "faute", "propre" = "élégant", "cadeau" ! c'est un repas qu'on offre, "opéra" qui veut dire "chef-d'oeuvre",

Il fait du néologisme comme :
"Enharnacher" qui veut dire "harnacher", "pimpesoué" = ce mot n'apparaît pas dans le dictionnaire de l'époque mais pourrait venir de "pipesouer", "mamamouchi", ...
Toute la partie où ils parlent Turc n'est qu'une pure invention.

Il y a des expressions typiques de l'époque comme :
"Camon" qui renforce une affirmation, "Touchez là" pour conclure un marché, ...


Edité le 01-03-2008 à 17:49:36 par Sora


Sora
Modalité du discours:

Ces juxtapositions et jeux de langage sont l’occasion pour Molière de jouer et de faire rire de dissonances entre plusieurs registres et plusieurs styles : le burlesque et le galant, gage de qualité esthétique.
La cérémonie turque par exemple crée un langage de fantaisie, sans convention, que Monsieur Jourdain apprend sans peine, parce que c’est une langue sans figure. On est face à un paradoxe : là où Monsieur Jourdain voudrait imposer aux jeunes générations une rupture avec la culture traditionnelle du fait de son autorité paternelle, les jeunes générations, en imaginant un stratagème pour lui donner satisfaction, lui permettent de retrouver sa culture : le turc qu’il apprend plus facilement que la prose galante.


Edité le 01-03-2008 à 15:33:22 par Sora


Sora
Caractéristiques:

Structure de l'oeuvre


1. La comédie-ballet


Importance de la musique visible dès l'ouverture: "un grand assemblage d'instruments." Trois premiers actes ponctués par intermède musical: dialogue et musique (acte I), danse des garçons tailleurs (acte II), danse des cuisiniers (acte III). Acte IV: deux chansons à boire (scène 1), danse des Turcs (scène 5). Pièce s'achève sur ballet.

Plus:
Une comédie-ballet Le Bourgeois Gentilhomme est la seule pièce de Molière à avoir pour sous-titre « comédie-ballet ». C’est l’exemple le plus abouti du mélange des arts dans un genre que le hasard aurait imposé à Molière : l’invention de la comédie-ballet remonte à la représentation des Fâcheux à Vaux-le-Vicomte. Molière n’avait pas assez de danseurs pour les avoir tous sur scène : la comédie est là, comme un interlude qui permet aux danseurs de se changer. Le mélange des arts existaient déjà dans la commedia dell’arte et dans l’opéra italien, inconnu en France à cette époque. Mais les ornements chantés et dansés étaient surajoutés dans la commedia dell’arte et, à l’opéra, la comédie était subordonnée à la musique. Molière, lui, a le projet de ne faire qu’une « seule chose », un seul élément scénique de la comédie et du ballet, et soigne particulièrement les coutures entre les différents langages pour rendre les intermèdes nécessaires dans le déroulement de la comédie. Dans Le Bourgeois Gentilhomme, toutes les insertions musicales et chorégraphiques sont motivées par l’intrigue ellemême : soit qu’elles soient partie intégrante de la scène, comme la chanson de Jeanneton, la leçon de menuet, l’habillage en cadence de l’acte II, le grand ballet de la fin ; soit qu’elles déplacent dans un langage autre des mouvements collectifs et animés, comme l’entrée des cuisiniers qui apprêtent la table à la fin de l’acte III ; soit s’intègrent à l’action comme un épisode de l’action, comme la cérémonie turque, essentielle à l’in- trigue. Il n’y a donc pas, comme à l’opéra, transposition d’un langage parlé en un langage chanté et dansé, mais juxtaposition de langages, dramatiquement motivés.




2. La comédie traditionnelle


Intrigue: la même que dans la plupart des pièces de Molière. Intrigue amoureuse se complique car elle est multipliée par 4: Lucile et Cléonte, Nicole et Covielle, M. Jourdain et Dorante amoureux de Dorimène. C'est le valet Covielle qui permet heureux dénouement.


Le style de l'écrivain


L'originalité de l'oeuvre


Pièce de théâtre par excellence: étymologie: "ce qu'on donne à voir".

Importance de la musique, de la danse, des mouvements et des mimiques des personnages: essayage de la robe de M. Jourdain, exercices de danse, de révérences, d'armes, dispute des maître, faux départs dans la scène du dépit amoureux.

Accessoires indispensables: intruments de musique, fleuret du maître d'armes, table servie de l'acte IV...

Déguisement: un thème central. Spectacle: sujet même de l'oeuvre: M. Jourdain joue la comédie du gentilhomme, Dorante joue le rôle de l'admirateur de M. Jourdain, amoureux feignent d'être fâchés, Covielle et Cléonte jouent les Turcs...

Autres personnages (Mme Jourdain...) soulignent à plusieurs reprises ce mensonge perpétuel.

Covielle met en scène lui-même devant le spectateur la comédie qu'il va jouer (III, 13).(Mise en abîme.)

=> Pièce fondée sur l'apparence, la vanité, l'illusion.

Thèmes:la tentative d’accession à la noblesse de Monsieur Jourdain.

L'intrigue:plus on avance dans la pièce et plus on remarque que Mr.Joudrain n'atteindra jamais son but.

Analyse par actes de la pièce:
Le Bourgeois Gentilhomme doit prendre l’habit et recevoir pour la première fois une marquise : deux actions qui sont pour lui le signe de son accession au monde des gens de qualité.

à l’instar des garçons tailleurs qui le payent de force « Monsieur », « Monseigneur », « Votre Grandeur ». En réalité, les actes I et II donnent à voir l’impossible métamorphose du corps de Monsieur Jourdain : la souplesse d’un corps distingué ne s’achète pas.

Au troisième acte, la contradiction interne au personnage devient externe et l’alliance personnelle sur le mode de la galanterie amoureuse avec Dorimène se solde elle aussi par un échec.

Aux actes IV et V, les apories de la situation se résolvent dans la logique même de leur constitution. Tout va réussir. Monsieur Jourdain, en restant dans sa chimère, devient le grand Mamamouchi. Il apprend plus facilement le turc que les usages de la noblesse française.

Tout est bien qui finit bien:
dans la réalité de la comédie, les autres parviennent à leurs fins : Lucile épouse son bien-aimé, Dorante épouse Dorimène et Madame Jourdain retrouve son mari.

La chute de la pièce:
Ainsi s’opère un miracle poétique : se rejoignent la fonction morale et la fonction du rêve. La fonction morale dit qu’un bourgeois ne peut devenir noble. Mais, pour autant, la cérémonie turque n’a pas de fonction curative. On reste dans l’illusion.

Moquerie?Les vers:
Les vers doivent être pour lui « de petits dictons assez jolis ». Il faut ragaillardir les chansons et ramener la poésie à une collection de sentences bourgeoises faciles à mémoriser. On est cependant en droit de se demander si Monsieur Jourdain ne fait pas la satire d’une convention aristocratique esthétiquement et moralement vide et si finalement Molière, qui a toujours voulu s’adresser au parterre « qui juge par la bonne façon d’en juger » autant qu’au public de Cour,ne se moque pas autant des maladresses de son personnage que des conventions qu’il met à mal.

Mr.Jourdain et Dorante ne sont pas des honnêtes hommes:
L'honnête homme n'est pas flatteur, car il reste toujours naturel. Dans cette comédie-ballet qu’est le Bourgeois gentilhomme, Molière critique ses contemporains et leur manière mesquine de vanter les mérites de quelqu'un afin d'obtenir quelque chose. À l'aide du personnage de Dorante qui ment à M. Jourdain, il montre à quel point ils sont loin d'être des honnêtes hommes :

Dorante : Comment, Monsieur Jourdain ? Vous voilà le plus propre du monde !
M. Jourdain : vous voyez.
Dorante : Vous avez tout à fait bon air avec cet habit et nous n'avons point de jeunes gens à la cour qui soient mieux faits que vous.
M. Jourdain : Hay, hay.
Mme Jourdain : (à part) Il le gratte par où il se démange.

Avec cet extrait, Molière, utilisant un comique de mots, fait rire, mais aussi réfléchir. En effet, le sous-entendu de Mme Jourdain à la fin de l'extrait est comique, mais il aide aussi à voir comment les intentions de Dorante sont faciles deviner. Flattant M. Jourdain car il veut encore lui emprunter une grosse somme d'argent, Dorante veut être certain d'obtenir ce qu'il veut. Et puisque tout le monde sait que M. Jourdain est vaniteux, il est clair qu'il parviendra à ses fins. Le mélange de tons entre Dorante et Mme Jourdain montre aussi que M. Jourdain et naïf, tous s'en rendent compte. Poussant la flatterie à l'extrême, Dorante ment à son débiteur en lui disant qu'il a un bel habit alors qu’il est affreux. Cette vanité de M. Jourdain l'éloigne malheureusemen,t lui aussi ,de l'idéal de l'honnête homme :

Mme Jourdain : (bas, à M. Jourdain) Il vous sucera jusqu'au dernier sou.
M. Jourdain : (bas, à Mme Jourdain) Vous tairez-vous ?
Dorante : J’ai force gens qui m’en prêteraient avec joie, mais comme vous êtes mon meilleur ami, j'ai cru que je vous ferais tort en en demandant à quelque autre.
M. Jourdain : C’est trop d’honneur, Monsieur, que vous me faites. Je vais quérir votre affaire.
Mme Jourdain : (bas, à M. Jourdain) Quoi? Voua allez encore lui donner cela?
M. Jourdain : (bas, à Mme Jourdain) Que faire? Voulez-vous que je refuse un homme de cette condition-là, qui a parlé de moi ce matin dans la chambre du Roi?
Mme Jourdain : (bas, à M. Jourdain) Allez, vous êtes une vraie dupe!

Aveuglé par les flatteries de Dorante, M. Jourdain est tout fier de lui prêter encore de l'argent. Le mélange de tons encore présent entre Dorante et Mme Jourdain montre que M. Jourdain préfère entendre de belles choses sur sa personne plutôt que d'écouter la logique. Dorante lui disant qu'il a parlé de lui dans la chambre du roi, probablement un mensonge, rend Jourdain si fier de lui-même qu'il serait prêt à lui donner toute sa fortune. Ce dialogue, les sous-entendus et le comique de mots sont en fait une métaphore montrant à quel point l'argent peut permettre d'obtenir ce que l'on veut, lorsque l'on est tout le contraire d'un honnête homme.

En effet, un honnête homme n'est pas du tout attaché à l'argent et il reste franc en toutes circonstances. Molière prouve que Dorante est tout le contraire. Profiteur, celui-ci se sert des autres, plus particulièrement de M. Jourdain, pour combler ses propres besoins :

Dorante : Somme total est juste : quinze mille huit cents livres. Mettez encore deux cents pistoles que vous m’allez donner. Cela fera justement dix-huit mille francs, que je vous paierai au premier jour.
Mme Jourdain : (bas, à M. Jourdain) Eh bien! ne l’avais-je pas bien deviné?
M. Jourdain : (bas, à Mme Jourdain) Paix!
Dorante : Cela vous incommodera-t-il de me donner ce que je vous dis?
M. Jourdain : Eh non!
Mme Jourdain : (bas, à M. Jourdain) Cet homme là fait de vous une vache à lait.

Dorante, qui a déjà emprunté une somme importante à Monsieur Jourdain et qui ne la lui a pas encore remboursée, demande un nouveau prêt. Mais il ne le fait pas poliment, car on voit bien que c'est une exigence au lieu d'une simple requête. La répétition de situation, Dorante qui emprunte encore et encore de l'argent à M. Jourdain, montre que ce profiteur n'a rien d'un honnête homme, qu'il tient vraiment pour acquis que monsieur Jourdain va lui prêter la somme. Le fait qu'il reporte l'échéance de remboursement ajoute un sous-entendu au comique de mots de l'extrait. Dorante voit bien que M. Jourdain est naïf et qui lui donnera toujours ce qu'il veut. Donc, lorsqu'il lui « demande » une nouvelle somme, il est sarcastique puisqu'il connaît déjà la réponse. Le mélange tons revient encore une fois : Mme Jourdain comprend tout et son mari, non. Il ne voit pas à quel point sa femme a raison ni que Dorante profite vraiment de lui. Autre chose encore permet de voir que M. Jourdain et Dorante ne sont pas du tout des honnêtes hommes : ils ne sont pas probes. En effet, l'idéal de cette société n'est pas aussi malhonnête qu’eux et il ne pense pas non plus que l'argent peut tout acheter, contrairement à ces deux hommes :

Dorante : vous avez pris le bon biais pour toucher son cœur : les femmes aiment surtout les dépenses qu’on fait pour elles; et vos fréquentes sérénades, et vos bouquets continuels, ce superbe feu d’artifice qu’elle trouva sur l’eau, le diamant qu’elle a reçu de votre part, et le cadeau que vous lui préparez, tout cela parle bien mieux en votre faveur que toutes les paroles que vous auriez pu lui adresser vous-même.
M. Jourdain : Il n’y a point de dépenses que je ne fisse si par là je pouvais trouver le chemin de son cœur. Une femme de qualité a pour moi des charmes ravissants, et c’est un honneur que j’achèterais au prix de toute chose.

Pensant que l'argent lui permet de tout obtenir, M. Jourdain est certain que tous ses cadeaux vont séduire Dorimène. Il est aussi attiré vers elle pour des raisons superficielles : c'est une dame de qualité. Molière montre aussi que Dorante n'est pas meilleur que son interlocuteur dans ce passage, alors qu'il exagère de beaucoup les bénéfices de l'argent. Dorante est aussi malhonnête que Jourdain, qui veut tromper sa femme afin d'avoir une meilleure condition sociale, car il encourage celui-ci à dépenser pour courtiser lui-même la dame. La présence de répétitions – M. Jourdain qui aime les gens de qualité – ajoute au comique de mots qui rend le passage léger, mais qui permet aussi de mieux voir la critique de la société.

Tout ceci amène donc le fait que Dorante et M. Jourdain ne sont pas du tout des honnêtes hommes. Flatteurs, vaniteux, profiteurs et malhonnêtes, ils nous prouvent à plusieurs reprises dans le Bourgeois gentilhomme qu’ils sont bien loin de cet idéal. Malheureusement, il y aura toujours des gens qui se prendront pour ce qu’ils ne sont pas et qui se feront prendre au jeu d’un monde auquel ils n’appartiennent pas.

Comique de caractère:
les difformités ridicules qu'entraîne un travers(La vanité de M. Joudrain.).


Edité le 01-03-2008 à 16:38:56 par Sora


Sora
Personnages:

Monsieur Jourdain: Ridicule par son ignorance, et sa crédulité. Obsession d'être anobli. Refuse réalité, se complaît dans univers imaginaire. Egocentrique: ne se soucie pas de sa fille, veut tromper ouvertement sa femme (dernière réplique de la pièce: "à qui la voudra" )

Mr Jourdain
Un homme qui voudrait péter plus haut que son c.l ! [dslé c parti tout seul !] Qui ne supporte plus de vivre dans la bourgeoisie, son milieu natal qu'il rejette, et entame sa « folie des grandeurs » en traînant avec la noblesse. Il veut que rien ne lui échappe (philosophie, musique & danse, métier des armes) sans s'apercevoir que son apprentissage tourne au ridicule et maudit sans cesse ses parents bourgeois qui l'ont élevé « dans la bassesse ». Au rythme des dépenses et de son ambition, Mr Jourdain s'élève en tant que gentilhomme (dans son imaginaire surtout) à un tel point qu'il en veut un pour gendre, privant sa fille de son amant, malgré les remontrances sensées de sa femme qui s'inquiète (et finit par se lasser) de ses sottises...

Madame Jourdain: Pleine de bon sens et d'énergie, mais pas bornée comme Mme Pernelle. N'a pas honte d'être bourgeoise et veut pouvoir être à l'aise avec son gendre.
Mme Jourdain
Beaucoup plus rigoureuse que son mari, elle a le sens de la réalité et reste consciente des lubies (qui deviennent de plus en plus embarrassantes) de celui-ci et le rappelle à l'ordre systématiquement, ce qui lui vaut d'innombrables reproches (« impertinente »). Pourtant, elle ne se laisse pas duper par le comte qui ne vient chez eux que pour emprunter de l'argent, et approuve l'amour de sa fille qu'elle espère écarter de tout ce cirque. Un personnage pas si évident que Catherine interprète avec justesse, mêlant rire et émotion (quand elle essaie de lui faire entendre raison sur le choix de Cléonte)... En tout les cas, elle m'a beaucoup touché.


Lucile: Fille de M. et Mme Jourdain. N'a pas hérité de la forte personnalité de sa mère.
Lucille
Charmante, douce mais qui peut changer suivant ses humeurs (« capricieuse » elle est folle de Cléonte qu'elle se plaît à faire gentiment souffrir... Mais comme le dit le proverbe : qui aime bien, châtie bien. Elle ne rêve que d'une chose, devenir sa femme. Or, un obstacle se dresse : la folie des grandeurs de son père, Mr Jourdain. Ce dernier aspire à lui donner un titre de noblesse et refuse d'écouter son c½ur : c'est là qu'elle se métamorphose en une obstinée qui ne lâche pas l'affaire !!!! Si son père ne veut pas qu'elle épouse Cléonte, elle ne prendra personne d'autre que lui, et il pourra toujours courir pour avoir de la descendance !!! Elle finit par décrypter le scénario écrit par Covielle et comprend qu'elle peut enfin avoir ce qu'elle désire tout en embobinant son père !!!



Nicole: servante classique, au langage direct et savoureux, mais moins active dans l'intrigue que son amoureux, Covielle.
Nicole
Amoureuse du valet de Cléonte, elle devient la confidente de Lucille (sa maîtresse) : toutes deux rêvent d'épouser leur bien-aimé mais une seul leur met des bâtons dans les roues : Mr Jourdain. Très proche de Mme Jourdain, elle partage son point de vue sur les folies de celui-ci et n'hésite pas à en informer sa maîtresse dès que Mr Jourdain joue les cachottiers ! Ainsi rien n'échappe à cette petite maligne qui adhère au plan de Covielle, et vient se mêler aux discussions ! Jouant les hypocrites pour faire plaisir à Mr Jourdain, elle explose dans un fou rire chaque fois que ce dernier dépasse les bornes. Un rôle qu sied parfaitement à notre Nadège !!


Cléonte: Amoureux de Lucile. Ne veut pas usurper titre de gentilhomme, même s'il peut espérer anoblissement.
Cléonte
Romantique, il l'est ; hésitant et timide, Cléonte n'ose pas affronter les foudres de Mr Jourdain dont il aime passionnément la fille. Il a une confiance aveugle en son fidèle valet, prêt à tout sacrifier pour sortir son maître de ce mauvais pas ! Amusé par le jeu du déguisement, il se laisse surpasser par son envie de revanche sur Mr Jourdain qui l'a si gentiment humilié en lui refusant la main de sa fille, sous prétexte qu'il n'était pas gentilhomme. Au contraire, Mme Jourdain l'apprécie énormément et le veut pour gendre.... L'amoureux transi a su conquérir les c½urs, y compris ceux du public qui est compréhensif, et lui pardonne son égarement, face à une situation désespérée... Mais comme Molière sait tout arranger par une fin merveilleuse qui arrange tout le monde, Cléonte finit par obtenir ce qu'il veut au grand bonheur de tous !


Covielle: Valet remarquable par ses dons pour la mise en scène et la comédie.
Covielle
Un formidable Covielle, valet malicieux qui est prêt à tout pour obtenir la requête de son maître Cléonte (épouser Lucille) et la sienne (la main de Nicole), obéissant à celui-ci même s'il doit réagir contrairement à ses désirs ! C'est lui qui montera le « carême prenant » n'hésitant pas à prendre l'accent turc et enjoliver ses paroles pour flatter (et embobiner) Mr Jourdain... Et ça marche ! Ne jamais sous estimer le rôle des servants chez Molière car ce sont eux qui mènent la barque, qui arrangent ou font tout basculer !! En gros : les Maîtres du Jeu. Et cela, Greg le remplit à merveille ! Conduisant le spectateur d'un bout à l'autre de ses machinations, espérant que son plan va marcher.


Dorante: Comte. Personnage ambigu. Cynique, escroc, aime sincèrement Dorimène et a le charme et l'esprit du beau parleur et du gentilhomme raffiné.
Dorante
Un comte sans gêne qui n'hésite pas à user de ses fréquentations pour abuser Mr Jourdain qui aspire à devenir quelqu'un de qualité comme lui. Naïf, ce dernier lui prête sans cesse de l'argent pour rendre service à « son ami » et faire parler de lui « à la chambre du roi ». Aussi, le bourgeois ne se doute guère que le comte se sert de lui pour séduire en son nom (mais avec les moyens de Mr Jourdain !!!) la marquise. Fourbe et hypocrite, le comte multiplie les motifs pour se faire haïr : il prend de la coke, il est menteur comme un arracheur de dents, cachottier en plus !!! Pour ne citer que cela... Et pourtant, on l'aime !!! Charles sait le rendre sympathique ce vil bonhomme qui se pavane et joue les grands airs ! Et évidemment, tout se termine bien, pour lui aussi, puisqu'il atteint son objectif : épouser Dorimène, mariage auquel consent Mme Jourdain.


Dorimène: Marquise. Plus délicate et désintéressée que Dorante. Choquée en apprenant le rôle qu'on lui a fait jouer auprès de M. Jourdain et recommande à Dorante de ne pas se ruiner pour elle.
Dorimène :
Une marquise aussi belle que chipie !! Elle est intenable et frivole à la fois : comme elle plaire et séduire le Comte sans toutefois le laisser l'approcher ! Une provocatrice de premier choix ! Et c'est pour ça qu'ils vont bien ensemble elle et Dorante ! Comme son costume, qui brille et qui est très léger, la marquise est superficielle, et dire que Mr Jourdain s'intéresse à elle. Mme Jourdain et Nicole l'ont tout de suite remarqué : ce n'est pas parce qu'on porte un titre de noblesse qu'on est forcément quelqu'un d'intéressant ! Mais Claire est crédible en parodie de la Jet-set : drogue, luxe et luxure voilà ce qui l'intéresse et elle se fout complètement du petit bourgeois qu'est Mr Jourdain ! Or, bien qu'elle n'apparaisse pas souvent, elle est un personnage central : car c'est pour elle que le Comte s'endette et que Mr Jourdain s'est mis en tête de devenir gentilhomme !!!

Maître de danse:
Maître de Danse
Il est le prof le moins corrompu parmi tous ceux que Mr Jourdain a engagés. Il a le souci de toujours bien faire et veut qu'on attache beaucoup plus d'importance à son art qu'il considère comme une véritable profession. Dès la première scène, il s'embrouille avec le prof de musique... Mais finalement, leurs professions sont tellement proches, que ces deux là trouvent un accord. Ce qui n'est pas le cas des autres maîtres...
Sa citation : « ne dit-on pas qu'un tel a fait un mauvais pas » !
On retrouve bien entendu François dans la scène du Mamamouchi, en habit vert et turban rouge !
Un incroyable François que l'on découvre dans ce spectacle, qui tient en équilibre et fait des acrobaties à nous couper le souffle !!

Maître de musique:
Maître de Musique :
Un peu plus corrompu que le maître de Danse, c'est d'ailleurs un des reproches qu'il reçoit de lui, le prof de chant a tout de même le souci de bien faire ! Il faut que tous soit harmonieux (halte à la trompette !) et parfaitement organisé... Il ne néglige pas non plus le talent de ses élèves, puisqu'il offre à l'une d'elles le soin de composer pour Mr Jourdain une sérénade : « il ne faut pas que le nom d'écolière vous abuse ». Poète dans l'âme, il sait trouver les mots justes et apprécier les bons arts (et en particulier le sien !!) à leur juste valeur... C'est pourquoi il finit par tomber d'accord avec le prof de danse.
Sa citation : « si tous les hommes apprenaient la musique, ne serait-ce pas le moyen de s'accorder ensemble, et de voir dans le monde la paix universelle ? »
On le retrouve dans la Mamamouchi : il est habillé en noir (pour pas changer !!) avec un turban doré ! Tel un curé, quoi ! D'ailleurs il se déambule en bénissant droit devant lui !! C'est d'ailleurs lui qui envoie les bâtons (n'empêche qu'il a intérêt de pas rater son coup !!)

Maître d'armes:
Maître d'armes
Un peu beaucoup susceptible le grand bonhomme !!! dans sa tenue d'aviateur à l'½il poché ! Il croit en la suprématie de son art, qu'il juge plus utile que la musique, la danse et la philosophie. C'est lui qui est à l'origine de la grande dispute avec les profs de musique et de danse (les deux contre lui !!) et il ose aussi se mesurer au philosophe... Mais il sera surpris. Il n'apprécie pas non plus les reproches des autres maîtres tant il est persuadé qu'il est le meilleur ! Sa vanité (et son côté sûr de lui !) l'emportent sur la corruption (qu'il ne laisse pas transparaître dans les premières scènes) Vis-à-vis de Mr Jourdain, il est sévère et ne tolère pas l'erreur, et n'hésite pas à le réprimander tant en parole qu'en coups de bâton ! devant valets et professeurs : l'art de la guerre, il en est le maître !
On le retrouve avec plaisir dans la Mamamouchi : et c'est à lui de chanter, puisqu'il est le Muffi, le grand maître de la cérémonie turque. Il domine la cadence endiablée et les discours cérémoniaux...

Maître de philosophie:
Maître de Philosophie
Un grand homme qu'on doit suivre dans le sillon de la raison et de l'esprit ! Et pourtant, celui-ci ne fait pas preuve de sagesse lorsqu'il doit rétablir la paix entre les trois professeurs qui entamaient une dispute : il « casse » leurs arts respectifs et prône la grandeur de la philosophie. C'est d'ailleurs lui qui fait déborder le vase et déclenche la bagarre généralisée ! Il surprend tout le monde par son aisance au combat et sa pratique des Arts Martiaux (ça vous étonne de la part de Patrick ???) et fiche une raclée à tous ses assaillants ! Et lorsqu'il se retrouve seul à seul avec Mr Jourdain (bien planqué derrière son « Box » il est capable de disserter sur tout : la physique, la morale, et même l'orthographe ! Que de jolis mots pour attiser la curiosité insatisfaite du Bourgeois ! C'est lui qui apparaît le plus corrompu parmi tous les maîtres présents...

Les tailleurs:
Tailleurs
Ils apparaissent dans leur démo avec le prof de danse, mais aussi dans le Menuet organisé pour accueillir la Marquise... Et évidemment, inutile de le préciser, ils sont époustouflants ! Tant dans leurs costumes blancs très fashion, costumes rétro coiffés tels des « Bobby » ou leurs costumes trucs, ils sont agiles et accumulent acrobaties, portés (des demoiselles), danse très rythmée ou alors plus soft... Tout y est réuni !!!
On les retrouve tous les quatre dans la scène des Tailleurs apportant à Mr Jourdain le costume qui amuse tant Nicole ! Khalid parle un long moment quand il s'agit de parler du [qu'il s'est fait tailler un costume dans l'étoffe de Mr Jourdain] costume d'Ecossais qui leur va bien, d'ailleurs !

Le laquais:
Laquais :
Fidèles à Mr Jourdain, ses deux laquais doivent cependant subir ses fantaisies et ses sauts d'humeur ! En effet, ils se voient obligés de porter des costumes de « Men In Black », doivent être exhibés tels de bibelots, le suivre comme des chiens, et encore garder le sourire quand Mr Jourdain se joue d'eux ! Quelle triste vie d'être laquais d'un Bourgeois capricieux !!!


Edité le 01-03-2008 à 14:48:06 par Sora


Sora
Résumé:


1.)La pièce

Bourgeois entiché de noblesse, M. Jourdain entend acquérir les manières des gens de qualité. Il décide de commander un nouvel habit plus de sa nouvelle condition et se lance dans l’apprentissage des armes, de la danse, de la musique et de la philosophie, autant de choses qui lui paraissent indispensables à sa condition de gentilhomme.

Il se pique également de courtiser Dorimène, amenée sous sont toit par son amant, un comte désargenté , qui entend bien profiter de la naïveté de sa dupe.

Sa femme et Nicole sa servante, se moquent, puis s’inquiètent de le voir ainsi toqué de belles manières, et tentent de le ramener à la réalité du prochain mariage de sa fille Lucile avec Cléonte. Mais ce dernier n’étant pas gentilhomme, M. Jourdain refuse obtinément cette union.

Covillet, le valet de Cléonte, imagine alors de déguiser le jeune homme en " Grand Turc " et de l’introduire dans la maison pour honorer M. Jourdain et lui offrir la distinction de " Mamamouchi ".


2.)ACTE PREMIER.

M. Jourdain, dont le père s'est enrichi en vendant du drap, a décidé de vivre en " homme de qualité ". L'acte s'ouvre sur la conversation des maîtres de musique et de danse qui discutent des mérites de leur art et jugent avec pitié le parvenu qui les paie. Entrée de M. Jourdain qui montre immédiatement son ignorance et sa fatuité. Entrée du ballet qui forme intermède pour passer au second acte (II).

ACTE II

Ayant donné son avis sur la musique, M. Jourdain commande un concert et un ballet pour un dîner où il a prié des gens de qualité. Il prend une leçon de danse et de maintien. Arrivée du maître d'armes et discussion véhémente entre les trois professeurs. Le maître de philosophie qui survient est invité à arbitrer le conflit; mais il tourne les trois autres contre lui. Bataille et sortie des combattants. Le maître de philosophie rentre. M. Jourdain désire apprendre " tout ce qu'il pourra". Mais il renonce à la logique, à la morale, à la physique et se décide pour l'orthographe. M. Jourdain reçoit son tailleur qui lui apporte un habit. Entrée de ballet par les garçons tailleurs qui habillent M. Jourdain en cadence (I, III, IV, V).

ACTE III.

M. Jourdain, qui veut montrer à sa femme et à la servante Nicole ses connaissances nouvelles, réussit seulement à se couvrir de ridicule. M. Jourdain reproche à son mari de fréquenter les nobles, et de ne pas s'occuper du mariage de sa fille. Elle le blâme de recevoir Dorante; mais, malgré ses avis, M. Jourdain se laisse emprunter à nouveau de l'argent par Dorante qui s'est chargé d'offrir une bague à la marquise Dorimène que M. Jourdain courtise. Il se substitue à M. Jourdain pour offrir à Dorimène un dîner et un régal. Nicole prévient Mme Jourdain qu'il y a " anguille sous roche ". Scènes de dépit amoureux entre Cléonte et Lucile, la fille de M. Jourdain, entre Nicole et Covielle. Discussions et raccommodements. M-e Jourdain invite Cléonte à demander la main de Lucile à M. Jourdain, qui refuse parce que Cléonte n'est pas gentilhomme. Covielle propose à Cléonte un stratagème. Arrivée de Dorante et de Dorimène qui s'inquiète des dépenses faites en son honneur. M. Jourdain revient, révèle une fois de plus son ignorance de la civilité et des belles manières. Les convives vont se mettre à table pendant que les cuisiniers font le troisième intermède de danse (III, IV, X, XII, XVI).

ACTE IV.

Le festin tire à sa fin. M. Jourdain adresse à Dorimène de maladroits compliments quand Mme Jourdain survient, indignée, qui dit leur fait à M. Jourdain, à Dorante et à Dorimène qui veut sortir. Le ménage Jourdain continue à se disputer quand apparaît Covielle (déguisé en Turc). Il annonce à M. Jourdain que le fils du Grand Turc (Cléonte également déguisé en Turc) a vu Lucile, s'est épris d'elle et veut l'épouser. Covielle, en flattant les prétentions nobiliaires de M. Jourdain, qui va élevé par son futur gendre à la dignité de " mamamouchi ", obtient une réponse favorable aux espérances de Cléonte. Dorante, qui a accepté de favoriser l'intrigue, est présent. Cérémonie burlesque d'anoblissement du bourgeois (I, II, III, IV et cérémonie turque).

ACTE V.

Mme Jourdain retrouve son mari affublé des insignes de sa nouvelle dignité, et le croit fou. Arrivée de Dorante avec Dorimène qui lui offre de l'épouser. Cléonte et Covielle, en costume turc, qui viennent pour le contrat, sont présentés à Dorimène et Dorante. M. Jourdain veut imposer le fils du Grand Turc comme époux à Lucile qui accepte, en reconnaissant Cléonte sous son déguisement. Même jeu de scène avec Mme Jourdain qui consent au mariage. En attendant le contrat, nouvel intermède de chants et de danses : Ballet des nations avec six entrées (I, III, V, VI).

3.)M.Jourdain, marchand enrichi, veut jouer à l'homme de qualité. Il prend un maître de musique, un maître à danser, un maître d'armes, un maître de philosophie.
Mme Jourdain, femme sensée, et Nicole, servante, se moquent de ses folies.
Amoureux de la marquise Dorimène, il lui offre des présents, dont profite le comte Dorante.
Il refuse à Cléonte, jeune bourgeois, la main de sa fille Lucile, qu'il veut marier à un noble.
Covielle, valet de Cléonte, invente un stratagème : il présente à M.Jourdain, Cléonte déguisé en fils du Grand Turc, et qui, sous ce déguisement lui demande la main de Lucile.
Flatté dans sa vanité, M.Jourdain donne son consentement et il est fait "Mamamouchi".


Edité le 01-03-2008 à 16:23:22 par Sora


 
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